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Martín Chambi, photographe de la société andine

Martín Chambi

« Photographe de la société andine »

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Martin Chambi (1891 – 1973) est né à Coata au bord du lac Titicaca dans une famille d’origine paysanne.

Grande figure de la photographie sud-américaine, il exerça principalement son art à Cusco. Son oeuvre est un témoignage social profond, historique et ethnique qui a richement représenté le monde rural, urbain et populaire de la société dans les Andes péruviennes de son temps.

« Je sens que je suis un représentant de ma race, mon peuple parle à travers mes photos », dit-il en 1936

martin_chambiNé dans une des régions les plus pauvres du Pérou , la pauvreté et la mort du chef de famille obligent le jeune M. Chambi âgé de quatorze ans à chercher du travail auprès des les multinationales exploitant les mines d’or de sa région. C’est là qu’il a son premier contact avec la photographie par sa rencontre avec le photographe anglais de la compagnie minière Santo Domingo qui lui apprend les rudiments de cet art. Naît en lui l’étincelle de la photographie qu’il part exercer en 1908 à Arequipa où elle est développée.

Le contexte social et culturel dans lequel il a développé son art, était favorable du fait de l’intérêt montant pour les recherches historiques et archéologiques (Machu Picchu est découvert en 1911) et l’arrivée de la modernité. Tout cela contribua à l’inspiration de son esprit agité d’observateur visuel.

Chambi-CuscoChambi fut l’un des protagonistes de l’école photographique de Cuzco, il exposa au Pérou et à l’étranger. La critique distingue sa production en deux groupes : le studio commercial pour les commandes ; et les photos de groupes socio-culturels.

Ce domaine anthropologique de son activité capture les traditions andines, de nombreuses vues de Cuzco et de ses vestiges archéologiques. Cette partie de son oeuvre se distingue par sa facture et sa remarquable continuité. Son travail pénètre profondément l’âme collective du peuple, aidant les autochtones à prendre conscience de leur identité culturelle à travers le caractère unique de chaque personne photographiée, la situation ou le décor.

Jorge Heredia, dit que l’artiste est à considérer comme  » photographe documentaire à la lettre « .

martin-chambi-foto-altaUne étape de sa vie professionnelle est le travail réalisé pour les journaux « The Chronicle », le magazine « Variety » (1920-1927), des revues péruviennes, et le quotidien de Buenos Aires « La Nacion ».

Ce n’est qu’après sa mort en 1973 que son travail commence à être étudié et admiré unanimement ; des expositions interna-tionales lui rendent un hommage mérité.

Ses archives (et plaques) ont été parfaitement bien conservées par le climat de Cuzco, les soins pris par sa famille, et surtout par l’ordre dont l’artiste faisait preuve comme en témoigne son petit-fils Téo Alain Chambi :

martin-chambi-papas« Tout s’est conservé dans les caisses laissées par mon grand-père, à son classement propre. Il y a environ 30.000 plaques, 12.000 à 15.000 photos en rouleaux… » 

Toutefois, le petit-fils de l’artiste reconnaît la nécessité d’une numérisation du travail du photographe, afin qu’on cesse de manipuler directement les plaques ou les photos.