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Le Sanctuaire de Machu-Picchu

Le Sanctuaire de Machu-Picchu

« Machu Picchu est un voyage à la sérénité de l’âme, à la fusion éternelle avec le cosmos, là bas nous sentons notre propre fragilité. C’est une des plus grandes merveilles d’Amérique du Sud. Un havre de papillons à l’épicentre du grand cercle de la vie. Un miracle de plus. Pablo Neruda

"Les hauteurs de Machu Picchu"

Consacré depuis 1983 au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, Machu Picchu est une œuvre maîtresse de l’architecture Inca. La « vieille montagne » (en quechua) est située en région tropicale à une altitude de 2440 m au dessus des méandres du río Urubamba.

La citadelle fut certainement la capitale religieuse de l’Empire Inca au XVème siècle. Cette thèse s’appuie sur le caractère cérémonial de ses constructions, et la fonction de chemin de pèlerinage du « Chemin de l’Inca » qui y conduisait depuis Cusco. Aussi, une majorité des momies retrouvées sur le site étaient des femmes choisies, des acclas : les assistantes des prêtres…

Le surnom de « Cité perdue des Incas » donné par son découvreur officiel en 1911, Hiram Bingham, serait dû au fait qu’en tant que lieu sacré connu que de l’élite, le site aurait été un secret trop bien gardé et ensuite perdu… Pourquoi ?… Le site était très difficile d’accès; des épidémies auraient également décimé ses populations (la syphilis pour beaucoup de momies retrouvées) ; la guerre civile opposant les deux fils de l’Inca Huayna Capac (Atahualpa et Huascar) aurait poussé Huascar à abandonner le site…

Les Chroniques mentionnent que de 1536 à 1572, la cité de Vilcabamba est choisie par la noblesse Inca en exil pour être la capitale de l’Empire en résistance contre les espagnols. D’après ces lectures, c’est à la recherche de Vilcabamba que Hiram Bingham découvre presque par hasard Machu Picchu en 1911. Il découvrira à son tour Vilcabamba en 1915, mais gardera la conviction que le Vilcabamba décrit dans les Chroniques incas est en réalité Machu Picchu.

Histoire Récente du Machu Picchu

Machu Picchu n’était pas une « cité perdue » pour les populations voisines même si elles ignoraient tout de son glorieux passé. Il n’est donc pas surprenant que l’existence du site ait été parfois signalée.

En 1865, le naturaliste italien A. Raimondi passa au pied des ruines sans les voir et mentionna la population clairsemée de la région. En 1870, l’Américain Harry Singer indiqua pour la première fois sur une carte le Cerro Machu Picchu et le Huayna Picchu. C’est l’Allemand Herman Gohring, qui 4 ans plus tard mentionna avec exactitude les deux sites sur sa carte. Le voyageur français Charles Wiener affirmait en 1880 qu’il y avait « des ruines à Machu Picchu », mais sans avoir pu se rendre sur le lieu. Le Cusqueño Augustin Lizarraga arriva le 14 juillet 1902 guidant Gabino Sanchez, Enrique Palma et Justo Ochoa ; ils laissèrent un graffiti avec leurs noms sur les murs du Templo de las Tres Ventanas.

Le 21 juillet 1911, l’historien Hiram Bingham pensant découvrir Vilcabamba, arrive à Machu Picchu. Jusqu’en 1912, il organise les fouilles et la restauration du site avec les autorités de Cusco, met au jour des tombes, des jarres, des plats, des bijoux, parvient à cartographier la région et à situer les principales voies d’accès au site.

Il retourne aux USA rédiger sa thèse sur sa découvert, et revient en 1915 pour explorer le « Chemin de l’Inca » séparant Machu Picchu de Cusco et les ruines qui la parcourent.

Le 12 juillet 2006, le Congrès du Pérou vota la loi 28778 concernant le retour des objets archéologiques formant l’essentiel de la collection Machu Picchu, par l’Université de Yale. En septembre 2007, Yale promit de rendre les 4 000 pièces archéologiques trouvées par Hiram Bingham: elles seront exposées dans un musée itinérant avant d’être confiées à un musée de Cusco.

Architecture du Machu Picchu

Machu Picchu est un site en granit, le même que la montagne sur laquelle il repose, les pierres proviennent des carrières du site. L’architecture est généralement de style « classique inca », ayant une surface légèrement plus importante à la base qu’au sommet, d’une qualité antisismique. Quelques rares murs sur le site sont composés de pierres parfaitement ajustées : de style « Inca Imperial » en vigueur pendant le règne de l’Inca Pachacutec.

La zone agricole est formée par un ensemble de cultures en terrasses qui apparaissent comme de grands escaliers sur le flanc de la montagne. D’autres terrasses de moindre largeur dans la partie basse tout autour de la cité sont des murs de soutien. Cinq grandes constructions sur les terrasses à l’est servaient de grenier. Ces cultures en terrasse permettaient de récolter maïs, pomme de terre et divers légumes.

La zone urbaine a été divisée par les archéologues en deux secteurs : un haut (hanan) et un bas (hurin).